Une deviance du capitalisme
Non je ne devient point Marxiste, encore que, ni Communiste car ce n'est pas le grand capital que je voudrais stigmatiser un peu mais bien l'émission Capital de M6 ainsi que la feuille de choux du même nom qui sont par ailleurs de très bon médias.
Ces deux médias ont des résultats tellement impressionnants que la plupart des autres médias, surtout la TV et la presse, ont littéralement pompé leur style éditorial. J'ai été frappé en regardant hier "Combien ça coûte" sur TF1 que je n'avais plus vu depuis belle lurette. On aurait dit un clone de l'émission Capital.
D'abord il y a le racolage éditorial traditionnel : "Découvrez les secrets des français qui ont réussi aux Etats-Unis" ou encore "13 millions de chiffre d'affaires pour ce français expatrié". Les mots "secret", "réussi" sont devenu des clefs de voute du langage journalistique.
Ensuite il y a le rythme de l'émission. Phrase courte, toutes impactantes, c'en est presque mélodieux. Exemple : "On dirait la Côte d'Azur mais c'est en Californie que nous sommes. Nous voilà dans la belle rue de la ville qui est considérée comme le plus riche des Etats-Unis. Ici, une boutique, celle d'un français, un basque même. Il a fait fortune en vendant..." >> tout est beau, riche, clinquant, grandiose, hors du commun... ou encore : "vendre des DVD de fitness à distance. C'est un concept inventé il y a 10 ans par un australien. Aujourd'hui, sa méthode a fait le tour du monde. >> c'est toujours grandiose, de la réussite, du luxe, de la beauté, de la jeunesse, du rythme coco !!!
En fait c'est très bien puisque ça donne envie aux gens de suivre l'émission, c'est le but. Mais le hic c'est que tous les médias se sont littéralement acculturés à ce mode d'expression. Aujourd'hui il y a deux écoles : d'un coté le clinquant de Capital et de l'autre l'indolence de Thalassa où on découvre de belles choses calmement et posément.
Donc pour charmer le téléspectateur ou le lecteur voilà les clefs de l'édito moderne :
- vendre de la réussite si possible de français, on se fiche des loosers
- vendre du luxe, de la beauté, une plongée au coeur de l'exotisme et du faste des grands palaces
- vendre de la jeunesse, du dynamisme
- vendre des grands patrons qui ont réussi, des chefs d'entreprises qui ont réussi, des expatriés qui ont réussi ou alors une fois par mois vendre les dessous de l'industrie du X, un grand classique
- vendre du secret, du nouveau, les dessous de, ce que vous ne savez pas sur, des révélations sur
- vendre tout ça en faisant des classements : les 3 plus gros, les 10 meilleurs, le top des, les plus discrets
- vendre de la facilité aussi : "il a gagné 70.000 euros en une soirée", "prix du séjour : seulement 700 euros : comment fait-il ?"
- faire des phrases de 5 mots avec une image forte à chaque fois : "Ce Bagdad du porno", "Rock, drogue et alcool : les soirées des nouveaux riches russes à Ibiza", "Un lieu hors du commun : le summum des soirée branchées",
A vous de jouer.