La googlisation de la syntaxe française

Ecrire 'sur' le web revient de plus en plus à écrire 'pour' le web, et donc par extension, à écrire pour Google. Comprenez écrire en vertu des régles dictées par les algorithmes du moteur de recherche afin d'apparaître en bonne place dans les résultats. Car enfin, si on écrit c'est tout de même pour être lu de façon basique.

Et justement, ce point pose un problème, presque de conscience, presque de déontologie. Il faut écrire de manière à être référencé le mieux possible par Google ce qui implique par exemple de répéter au moins 5 fois certains mots-clefs tous les 100 mots: bonjour les répétitions et les fautes de goût stylistiques. Autre exemple: proposer des titres courts et impactant qui reprennent les mots-clefs fondamentaux de l'article au 1er degré. Exit donc les jeux de mots, les subtilités de langage, il faut être extrèmement factuel. Adieu donc les "Chirac prend la rue à l'envers" lu sur Libé il y a peu de temps... :-( car il faut correspondre aux lois du GooG pour espérer être lu. Moins de style pour plus de lecteurs, c'est paradoxal et pourtant c'est notre e-monde.

Est-ce à dire que la qualité journalistique/de rédaction va baisser? Non mais tout du moins c'est une contrainte supplémentaire à prendre en considération. Ca peut aussi être une opportunité: vive les barbarismes! En effet, inventer un mot c'est être le seul à l'utiliser donc apparaître en bonne place dans les moteurs de recherche et pour peu que le mot plaise c'est un vivier des lecteurs futurs assurés. Googlisation par exemple :-) ou encore spammentaire.